Le Zèbre 8/10 cv
Type Y, ou Ricardo Z7

Automobile conçue et construite par Sir Harry Ricardo en 1924 sur commande des usines "Le Zèbre".
C'est la seule automobile de ce type construite et la dernière voiture entièrement construite par Ricardo.
Elle est frappé du numéro Z7 un peu partout, la publicité d’époque fait état d’une appélation 8/10 cv ou type Y.

Le moteur de 1100 cc est à culbuteurs, le train avant est un Perrot Piganeau, les moyeux Rudge, le carburateur Solex MOV 30.
La voiture illustre le travail de Sir Harry Ricardo, la culasse bien sûr mais aussi la circulation interne de l'huile moteur et bien d'autres. autres détails. Le moteur est doté de trois roulements, alésage 69 mm x course 73 mm, il a été conçu pour rivaliser avec les meilleures productions européennes du moment.

A la fin des années 10, les établissements Le Zèbre se retrouveront sans bureau d'études suite à l'embauche par André Citroën de certains de ses ingénieurs pour concevoir la Citroën type A tandis que Joseph Lamy, associé administratif de Le Zèbre ira créer la société Amilcar avec Emile Akar et l'autre partie des ingénieurs de l'entreprise !
Le Zebre doit donc rapidement trouver une solution pour créer son nouveau modèle, le type D étant vieillissant ils vont alors se tourner vers un jeune ingénieur talentueux et dans l'air du temps, Sir Harry Ricardo.

La Le Zebre Z10 est donc conçu par Sir Harry Ricardo et sera un succès, elle sera vendue à plus de 500 exemplaires. Son moteur latéral de deux litres est robuste et la voiture bien construite, mais la mode est aux petites sportives ce qui n'est pas le cas de la Z10. La direction du Zèbre va donc commander au bureau d'études une voiture plus sportive et plus petite, comme le souhaitait l'époque. Le projet portera le nom de Z7. Sur une très grande partie des pièces automobiles, principalement en aluminium, sera moulée ou frappé l'inscription Z7 suivie du numéro de cartouche des plans.
A noter qu'un exemplaire du carnet de 106 plans grand format m’a été fourni par Ricardo Plc., qui en conserve précieusement l’original.

Au moment où le prototype est produit à Londres, à Paris la société Le Zèbre fait faillite et la voiture reste donc la propriété de l'usine jusqu'en 1937 si l'on en croit les textes laissés par M. Jack Pitchford, deuxième PDG de Ricardo Plc et jeune ingénieur à la fin des années 1920. Il est également intéressant de noter que dans ses mémoires, M. Pitchford mentionne l'intérêt et l'affection de Sir Harry Ricardo pour cette voiture qu'il utilisera avant que la voiture ne disparaisse en Provence en 1937 aux mains de sa fille, Kate Ricardo. L'histoire raconte qu'il a remplacé le Z7 par une Vauxhall Velox. J'ai trouvé la voiture en Provence dans la succèssion d’un amateur d’autos sportives des années 20 d'une centaine de voitures. La vente mentione une fausse identité de la voiture puisqu’elle est vendue comme étant une Sigma Type R, une plaque d’identification de ce type étant fixée au tableau de bord.

Rapidement, il fallut se rendre à l'évidence, ce n'était pas une Sigma, mais de quelle voiture pouvait-il s'agir alors ?
Après de nombreux contacts, une recherche longue et assidue, les numéros des nombreuses pièces moulées du moteur, du châssis et des divers éléments m'ont permis d'en définir l'origine probable. L'obtention d'une copie des plans de la Ricardo Le Zèbre détenus par la société Ricardo Plc a alors levé tous les doutes sur l'origine et l'identité de la voiture.
C'était une voiture performante pour l'époque et unique qui, une fois restaurée, resterait la dernière voiture entièrement conçue et construite par Sir Harry Ricardo car depuis, les transmissions Mc Laren ou Bugatti aux moteurs Rolls Royce, les visco-coupleurs de 205 Turbo 16 etc , Ricardo Plc n'a plus jamais conçu de voiture complète. Si le châssis et la carrosserie sont en bon état sauf la peinture, le moteur nécessite des travaux de restauration. La sellerie est également à reprendre et la capote est manquante. Pour le reste, la voiture est complète et relativement en bon état. Une restauration conservatrice s’impose.


Découverte

De la Sigma à la Ricardo !

Tout simplement dans les petites annonces d’un site internet bien connu. Le vendeur pense vendre une Sigma, ça tombe bien, je cherche l’auto de Guynemer ! Je me rend donc dans la Drôme pour voir à quoi elle ressemble plus précisément car elle est différente d’une Sigma sur un certain nombre de points.
Sur place, à part une plaque fixée au tableau de bord, rien ne prouve que ça soit réelement une Sigma. Qu’importe elle me plait, je vais chercher une remorque et je rentre avec l’auto dessus.
Renseignements pris auprès des spécialiste Sigma, il est très peu probable que ça en soit une, rien ne correspond à aucun modèle, que ce soit les dimentions du châssis, la motorisation etc … rien !
Commence alors une longue quête des origines de la machine.
Les spécialiste des moteurs Scap, Ruby, Ballot etc que je rencontre sont unanimes, moteur inconnu !
Il est pourtant beau ce petit culbuté sur une auto à priori d’avant 1925 si je me base sur les roues pour pneus à talons.
Ce sera finalement avec le concours de Dominique Barbault via le forum du tricyclecariste de France et de Valentin Giron du Musée automobile de Vendée que la solution sera trouvée.

Identification

C’est la dernière Le Zèbre, la fameuse 8/10 cv mentionnée dans l’ouvrage de Phillippe Schram, L’épopée de la société Le Zèbre”.
Si l’authenticité de cette trouvaille fut remise en question à l’annonce de la découverte, la concordance des nombreux numéros gravés sur les pièces de l’auto et des numéros des cartouches du jeu de plan en concervés par la société Ricardo Plc ne laisse aucun doute sur le fait que c’est bien la Z7 dont la trace avait été perdue en 1937.
Avec l’aide précieuse de Phillippe Schram, j’ai pu aquérir une copie des 106 planches grand format de la conception de l’auto.
Une mine d’informations sur tous les aspects de l’auto.

Histoire

De 1924 à 1937

La voiture ne quittera pas l’Angleterre, Le Zèbre ayant fait faillite dans l’interval, elle restera la propriété de l’usine avant d’être vendue à J.H. Pitchford puis à Kate Ricardo, la fille de Sir Harry. Du temps ou l’auto était propriété de l’usine elle était utilisé par Sir Harry Ricardo d’après les mémoires de J.H. Pitchford, futur président de Ricardo Plc et jeune ingénieur dans les années 20.

Bibliographie :
-
L’épopée de la société Le Zèbre de Phillippe Schram
- Harry Ralph Ricardo. 26 January 1885 -- 18 May 1974 / William Hawthorne Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society / Vol. 22 / Published By: Royal Society
- Engines and Enterprise / The Life and Work of Sir Harry Ricardo
by John Reynolds / Haynes Publishing

Sir Harry Ricardo 1924

De 1937 à 2019

Aucune affirmation si ce n’est les souvenirs de la fille du troisième propriétaire
Le père de la vendeuse aurait été le troisième propriétaire, en tous cas la vendeuse indique que son père l’avait acheté dans les années 70 à l’héritier d’un marchand de métaux de Provence, qui était supposé l’avoir depuis la guerre.

A partir de 2019 …

Rapatriée de Crest en Drôme Provençale à Bressuire en Poitou fin mars 2019 (le 29/03/2019 ?).
Démontage à Epeigné sur Dêmes en Indre et Loire.
Restauration moteur à Chatillon-sur-Indre, taillage pignon arbre intermédiare à Orléans, radiateur à Bordeaux.

Travaux

Moteur 69 mm x 73 mm

Démontage
Au démontage il est apparu que le bloc était fendu en de multiples endroits, principalement au droit des goujons.

Soudure
Le bloc complet à été confié aux établissements DSI Laser de Chatellerault pour une reprise complète des fissures par soudure laser.

Rectifications, usinages, régules
La reprise complète du moteur à été confiée aux établissements Meca-Précis de Chatillon-sur-Indre.
A savoir :
Rectification du vilebrequin
Régulage des paliers
Usinage de nouvelles demi coquilles de bielles
Chapeaux, bagues et boulons de bielles
Guides de soupapes neufs
Rectification des sièges
Régulage des demi coquilles
Alésage des bielles, mise au rond, ajustage
Surfaçage de la culasse
Réalésage et rodage du bloc, Remplacement des pistons
Remplacement des soupapes et joint de culasse.

Remontage
L’ensemble des opérations de démontage - remontage, analyses et diagnostiques à été réalisé par le précis et méthodique Matthieu Catusse des établissements MC AR préparations, entre juillet 2020 et …. ?


Boite de vitesse

Arbre secondaire
Au démontage,l’ensemble des éléments de la boite se sont révélés en bon état exepté le pignon de première sur l’arbre intermédiaire. Sachant que les quatres pignons étaient taillés dans la masse directement avec l’arbre, il a fallu tout tailler.

Roulements
Tous les roulements sont remplacés par des neufs au remontage

Le taillage du nouvel arbre intermédiaire à été réalisé par Mr Christian

Circuit d’essence

Carburateur
Le carburateur Solex MOV 30 était totalement obstrué par une mélasse d’essence caramélisée.
Le nettoyage mécanique et à ultra sons fut sans problème particulier.
Le carburateur dispose du boulon de cuve faisant office d’outils de démontage.

Réservoir d’essence
Le réservoir n’est à priori pas dorigine et il était percé sur le dessus. Soudure, peinture, remontage, il est redevenu utilisable même si il n’est plus d’origine depuis longtemps. La capacité semble assez réduite, peut être 20 litres.

Conduits d’essences
Egalement totalement obstrué par une mélasse d’essence caramélisé, le circuit est composé de tubes en cuivre et d’un robinet trois voies.

Circuit d’eau

Radiateur
Le radiateur c’est avéré complètement obstrué, de l’avis de plusieurs spécialiste (Thouars radiateurs, Sud Ouest Radiateurs, …), le sauvetage était impossible. Le radiateur étant de construction radiateur calandre il a fallu le reconstruire complètement.

Pipe d’admission culasse
Rongée par le temps et le Glycol stagnant, la pipe d’admission en aluminium moulé fuyait copieusement. Elle à été ressoudée et rechargée avec de l’aluminium.

Châssis

Suspensions
Les amortisseurs Repusseau bien que présents étaient incomplets, une remise en état s’imposait, une tache facile compte tenu du fait que les pièces sont disponibles chez Hartford.

Pneumatiques
Il n’y avait pas deux pneus identiques, tous étaient différents et à priori d’avant les années 50, il n’y avait pas à l’époque de ré-édition de pneus anciens et les dimensions n’étaient plus celles d’origine. Les photos parlent d’elles mêmes de leurs état !

Électricité

Faisseau
Le faisceau semble avoir été refait il y a quelques années. Ajout d’un boitier de fusibles moderne, à remplacer. Pour le moment, on y touche pas.

Phares
Les phares d’origine ont disparus, remplacés par des Marchall puis par ceux actuellement en place. Les Marchall ont eté remplacés par le vendeur chez qui l’auto est restée un moment vers 2018, indélicatesse ?

Allumage
Par magnéto et rupteur

Avant 2019

Avant 2019

2019

2021

Images 2019 / 2024

Bibliographie

- Harry Ralph Ricardo. 26 January 1885 -- 18 May 1974 / William Hawthorne
- Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society / Vol. 22 / Published By: Royal Society
- Engines and Enterprise / The Life and Work of Sir Harry Ricardoby John Reynolds / Haynes Publishing
- L'épopée de la société Le Zèbre / Phillip Schram / Auto édition
- Jack Pitchford

Sir Harry Ricardo

On connait tous les culasses à chambre de combustions particulières mais on connais beaucoup moins les Triumph type R ou Ricardo de la fin des années 20 avec leurs culasses à quatre soupapes par cylindre. Elles n’ont pas gagné au TT mais se sont fait remarquées aux ISDT d’alors.

La mise au points des chambres de combustions des premiers réacteurs d’avions qui posaient problèmes à l’inventeur de la version Anglaise des réacteurs ayant essuyés quelques gros problèmes, c’est une fois de plus Sir Harry Ricardo qui les as mises au points !

La liste de ses interventions prestigieuses et longue et les brevets de son entreprise se retrouvent dans de nombreux projets, jusque dans les réacteurs Rolls Royce …

Années 30 : Collaboration Sir Harry Ricardo au V16 Alfa Romeo type 162

Vauxhall TT En 1922
https://www.motorsportmagazine.com/archive/article/december-1982/58/a-1922-tt-vauxhall-re-born
At all events, by 1921 the famous Luton Company was busy with a team of very advanced racing cars for the forthcoming TT, King doing the chassis, with Dr. (later Sir) Harry Ricardo, who was then at the height of his engine-research doctrines